Les expansions de sites, la proximité du sol et la méthode jet d'eau

1 OCTOBRE 2020

Le principe à la base de toutes les méthodes géoélectriques de détection de fuites est de contraindre un courant électrique à traverser d’éventuels défauts dans une géomembrane, et ainsi générer des signaux typiques qui sont interceptés par un technicien spécialisé. Beaucoup d’efforts sont investis à ce sujet sur les chantiers avant une campagne de détection de fuites par dipôle, mais cela est tout aussi important pour les géomembranes exposées et la méthode du jet d’eau.

Avoir un ouvrage isolé électriquement est beaucoup plus simple à obtenir lorsque le projet est ouvrage unique et indépendant. Cependant, il arrive que le projet soit une expansion de site en exploitation. Le cas idéal en matière de détection de fuites est d’avoir un point bas et un système de collecte dans la cellule active, et à partir de ce point, le fond monte en pente douce vers les extensions. Lorsque c’est le cas, l’opérateur de jet d’eau doit être prudent et utiliser le moins d’eau possible lorsqu’il valide le joint avec l’existant (tie-in) pour ne pas avoir d’eau qui s’écoule et entre en contact avec tout le reste, sinon il aura un énorme bruit de fond.

Même lorsque le design remonte vers les extensions futures, il arrive qu’une pluie forte sature le secteur en exploitation et qu’une accumulation d’eau (ou même de lixiviats) se fasse dans le secteur à prospecter. Il n’y a aucune autre option que de pomper au maximum et assécher le secteur afin que l’eau utilisée par la méthode soit isolée de la phase active. Ce phénomène est courant lorsqu’un point bas est situé à la jonction de deux phases et que l’eau s’y accumule. La seule recommandation est de commencer par le point bas avec un minimum d’eau, s’éloigner du secteur aussi vite que possible et ainsi espérer que l’eau ne se rendra pas jusqu’au point bas.

Finalement, il arrive qu’un ouvrage comporte des talus exposés et un fond recouvert. Si la détection de fuites est demandée dans les talus, l’idéal est d’utiliser une autre méthode, comme l’arc test, qui n’utilise pas d’eau, sinon le bruit de fond risque d’atteindre la saturation, surtout si la zone au fond n’est pas isolée (voies d’accès de camion par exemple). La situation sera très semblable si le fond est en majeure partie inondé, l’eau dans les talus coule et entre en contact avec le fond rempli d’eau. Il est possible d’effectuer la détection de fuites dans les talus uniquement si le fond ne présente aucune perforation, aussi petite soit-elle.